en pandemie

Nadia Villeneuve
Bibliothécaire
Université du Québec à Chicoutimi

Une bibliothécaire sans bibliothèque, ça fait quoi? Mille choses, assure Nadia Villeneuve. La professionnelle travaille chez elle depuis que l’UQAC a fermé ses portes pour cause de COVID-19. Assister étudiants et enseignants dans leur recherche documentaire, les former à la collecte d’informations crédibles, les aider à gérer leurs données… Tout ça peut s’accomplir loin des rayons de livres. « Les bibliothécaires sont de grands collaborateurs, dit-elle. Il a juste fallu trouver de nouveaux moyens de collaborer! »

Adieu, discussions de pause-café; bonjour, démonstrations par visioconférence. Dès que la jeune femme a récupéré son portable, elle a repris ses tâches. Avec ses collègues, elle a aussi participé à l’implantation d’un centre de soutien à la prestation virtuelle de cours, suggérant à chaque professeur la technologie la mieux adaptée à sa matière.

Belle surprise : la situation lui a permis d’établir des liens avec de nouvelles personnes dans son université. « Un côté humain s’est développé malgré tout, et ça, c’est positif. » Autre bénéfice de cette révolution du travail, la maîtrise des outils de collaboration à distance pourrait réduire les déplacements inutiles à l’avenir. « Je pense que certaines des habitudes que nous prenons en ce moment vont rester. C’est un plus, surtout que les millénariaux ont des attentes différentes des baby-boomers pour leur carrière. »

Confinée avec conjoint et chat, Nadia Villeneuve a vu le beau côté du télétravail. L’horaire souple, la concentration accrue… « Il faut se discipliner pour ne pas se sentir envahi, concède-t-elle. J’ai mis à profit mes machines qui font bip-bip! » Elle a programmé sa montre intelligente pour recevoir une alerte quand elle reste immobile plus d’une heure. Au signal, elle bouge pour oxygéner son cerveau. Les rappels automatisés aident aussi à préserver soirées et weekends. Verdict? « Avec un peu de planification, le télétravail peut rendre la vie meilleure. »