Pascal Morin
Conseiller au CE
Une assurance contre l'injustice
« Un syndicat, c’est comme une assurance : on pense souvent que ça ne sert à rien jusqu’à ce qu’on en ait besoin, lance Pascal Morin. Mais c’est la seule protection contre les injustices au boulot. »
Le journaliste de formation a lui-même testé ce précepte. À 25 ans, il se fait brutalement virer par une entreprise privée pour une erreur due à l’inexpérience. Non syndiqué, il choisit néanmoins de se défendre, avec succès : le Tribunal administratif du travail conclut à un congédiement injustifié. Cette épreuve du feu lui forge des convictions de fer. Aujourd’hui, le président de l’Association du personnel administratif et professionnel de l’Université de Sherbrooke épaule avec force ses collègues qui vivent un conflit au bureau. Dès 2014, il s’engage dans son syndicat, se distinguant par son éloquence et sa sociabilité. Il contribue notamment à négocier la première convention collective unifiée, en 2023. Il accède ensuite à l’exécutif de la FPPU, où il porte la parole du plus grand groupe de la fédération. Son enjeu de prédilection? La surcharge de travail. Le conseiller en communications a déjà fait du zèle pour couvrir les joutes sportives du Vert & Or les soirs et les fins de semaine. « Quand mon fils est né, j’ai dit : wô! Travailler fort par choix, c’est correct, mais on ne devient pas un malpropre lorsqu’on ne peut ou veut plus excéder son contrat avec l’employeur. Il faut du temps pour randonner en famille, jouer au hockey cosom ou lire les journaux… » Par ailleurs, Pascal se préoccupe de l’usure de compassion chez les syndicalistes. Comment accueillir la détresse de collègues sans la rapporter à la maison? « Écouter les gens, c’est souvent difficile, mais c’est parfois 50 % de la solution à leurs problèmes », estime-t-il. Une assurance contre l’injustice, qu’il paie sans hésiter.