La Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU) appartient désormais au club des Milieux de travail alliés contre la violence conjugale. Cette réalisation découle de son programme usuel d’engagement social, comme le soutien à la relève étudiante, mais aussi de sa nouvelle stratégie pour garantir un milieu de travail sain.

« Au-delà des obligations prévues par la loi, nous avons souhaité devenir un milieu allié pour marquer avec force notre appui à la lutte contre ce fléau. Une action en phase avec nos valeurs humanistes », explique Emma-Émilie Gélinas, vice-présidente de la FPPU, qui a porté le projet avec cœur.

Attribuée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la certification « Milieu sensibilisé » couronne un long processus de réflexion et de formation. En mai 2022, la FPPU a offert à son équipe un atelier pour apprendre à reconnaître les signes d’une relation marquée par le contrôle ou l’agression et à bien accueillir les gens qui cherchent de l’aide. Elle a aussi conscientisé au sujet ses délégations syndicales lors du conseil fédéral tenu en décembre de la même année.

En novembre 2023, la FPPU a également adopté une Politique pour un milieu de travail sain. Ce document interne inclut des dispositions détaillées sur le secours à apporter aux collègues qui pourraient faire face à un comportement abusif de leur partenaire de vie. L’organisation s’engage ainsi à « faire en sorte que toute personne impliquée à la Fédération qui vivrait pareille situation se sente en sécurité sur le lieu du travail ». Des mesures concrètes sont prévues en cas de crise, comme l’établissement d’un plan individualisé pour protéger la victime. La politique enchâsse en outre des principes généraux de non-violence et de civilité. Elle vise les quatre personnes à l’emploi de la FPPU, mais aussi celles qui participent à ses conseils fédéraux et congrès.

Le programme de certification comprend deux niveaux plus avancés : « Milieu engagé » (atteint par l’Université du Québec) et « Milieu proactif ». La FPPU compte donc poursuivre ses efforts en ce sens, notamment en produisant un plan d’action pour appliquer les règles qu’elle s’est données.

« La violence conjugale demeure un phénomène tabou, observe Emma-Émilie Gélinas. On pense que ça relève de la sphère privée, mais en réalité, ça affecte beaucoup le travail. À la FPPU, on estime que le milieu professionnel peut représenter un filet de sécurité pour les personnes qui se sentent menacées dans l’intimité de leur foyer. Si on peut aider ne serait-ce qu’un seul individu, on juge que c’est notre devoir de le faire. »