Plus de données accessibles aux scientifiques
Après 40 ans d’existence, la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels doit être modernisée. C’est pourquoi la Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU) cosigne aujourd’hui une lettre ouverte réclamant sa révision rapide par le gouvernement qui sera élu en octobre prochain. Le plaidoyer, rédigé par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, a paru le 22 juin dans plusieurs médias. Il fait également l’objet d’un article dans Le Devoir.
« L’accès aux données d’intérêt public collectées par l’État favorise la vie démocratique, mais aussi universitaire et scientifique, commente Claude Fortin, présidente de la FPPU. Le personnel professionnel de la recherche puise régulièrement dans ces informations pour alimenter des travaux de grande valeur pour la société. »
De fait, plusieurs de nos membres se fondent sur des données gouvernementales pour mener leurs analyses. À l’École nationale d’administration publique, on y recourt pour des études de performance organisationnelle, par exemple. De nombreuses recherches en santé dépendent aussi des mesures de transparence mises en place par le pays.
Or, à l’échelle mondiale, le Canada et le Québec se classent mal au palmarès de l’accès à l’information. Une institution canadienne a même exigé 65 ans et 21 millions $ pour répondre à la demande d’un chercheur!
Nouveau guichet pour scientifiques
Le gouvernement du Québec introduit cependant de nouvelles mesures pour rendre certains chiffres ou faits plus accessibles au monde de la recherche. Dans un communiqué publié le 20 juin, il reconnaît le « grand potentiel scientifique des informations détenues par les ministères et organismes », surtout en santé et en éducation.
Dès l’automne 2022, les membres des divers laboratoires pourront consulter des données dans un lieu à haute sécurité situé directement au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal. Le traitement des requêtes d’information, qui pouvait s’étirer sur trois ans, devrait aussi s’accélérer grâce à des décrets gouvernementaux. L’Institut de la statistique du Québec gérera ces demandes, déposées dans la Zone chercheur, en assurant la protection des renseignements personnels.
« L’introduction de ces nouveaux services constitue un bon pas dans la quête de transparence de l’État. Elle favorisera l’analyse de données précieuses, au bénéfice de toute la population », estime Claude Fortin.
Pour lire la lettre ouverte au sujet de la loi sur l’accès à l’information
Un homme circule dans une bibliothèque située à Orchard, Singapour. / photo par Fahrul Azmi sur Unsplash