Retour progressif au travail
Le 4 mai, le gouvernement du Québec a autorisé la reprise d’une partie des activités scientifiques dans les universités. Les professionnels de recherche qui ne peuvent travailler à distance et dont les projets seraient sérieusement compromis par une interruption prolongée sont donc rappelés au laboratoire. Dans notre réseau, cela signifie un retour pour de nombreux membres des syndicats du Centre de recherche sur le vieillissement, du Centre hospitalier universitaire de Québec — site Université Laval, de l’Université de Sherbrooke, de l’Université du Québec à Chicoutimi et de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
Cette décision signale le début du processus de relance des activités universitaires, qui devrait s’étaler sur plusieurs mois. Chaque établissement publiera son propre protocole à cet effet (documents à venir). En attendant, voici ce qu’il faut savoir.
Qui peut demander une prolongation du télétravail?
Certaines personnes peuvent hésiter à rentrer au bureau. Celles qui souffrent d’une maladie chronique peuvent demander à l’employeur de repousser leur retour. Le télétravail demeure aussi plus indiqué pour les professionnels au seuil de la retraite, puisque le gouvernement du Québec recommande le confinement aux citoyens de 70 ans ou plus. De même, le retrait préventif peut être appliqué plus tôt pour les femmes enceintes.
Peut-on refuser de travailler sur place si on n’est pas à risque?
Le refus de travail est un droit enchâssé dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail, mais il est très difficile à invoquer. Il faut prouver que notre santé et sécurité est mise en péril de façon immédiate. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, une personne en bonne santé aura du mal à faire valoir cet argument si l’employeur a mis en place des mesures raisonnables pour éviter la contagion, conformément aux directives de la Santé publique. On ne peut pas refuser de se présenter au bureau pour le simple motif qu’on a peur.
Un professionnel qui invoque son droit de refus doit d’abord en informer son employeur, qui peut apporter des correctifs. En cas de litige, c’est un inspecteur de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui tranche, comme l’explique cet article. Au Nouveau-Brunswick, Travail sécuritaire NB joue le rôle de tierce partie.
Par contre, les employeurs se montrent généralement sensibles à la situation de chacun en ces circonstances difficiles, notamment en ce qui a trait à la vie familiale. Il peut être possible de conclure une entente particulière. Les problèmes doivent être abordés cas par cas, dans une approche de collaboration.
Quelles mesures de sécurité s’imposent?
Pour contrer la propagation de la COVID-19 au bureau, l’employeur doit adapter les lieux (par exemple, en installant des barrières en plexiglas), les nettoyer fréquemment et désinfecter le matériel partagé par plusieurs personnes. Le personnel doit suivre les règles sanitaires usuelles :
— rester toujours à 2 mètres de distance des collègues;
— tousser dans son coude ou dans un mouchoir qu’on jette immédiatement;
— laver ses mains régulièrement pendant au moins 20 secondes;
— rester à la maison en présence de symptômes tels que toux, fièvre ou difficulté à respirer.
Vérifiez si les mesures de sécurité implantées dans votre milieu sont adéquates et bien mises en œuvre. Pour en savoir plus, consultez les pratiques recommandées par les autorités publiques pour assurer la sécurité au travail durant la pandémie.
— La CNESST a publié une trousse virtuelle qui aborde de nombreux sujets, dont la distanciation physique et les normes de salubrité.
— L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail a émis des lignes directrices pour les activités scientifiques en milieu universitaire, incluant plusieurs solutions concrètes.
— L’Institut national de santé publique du Québec a produit une liste des mesures de prévention de la COVID-19 en milieu de travail.
Les normes protectrices en vigueur dans votre établissement vous paraissent insuffisantes ou irréalistes? Votre situation personnelle complique le retour au bureau? Contactez votre représentant syndical.
Bon retour au travail!
Photo par National Cancer Institute sur Unsplash